“Backstages”, une vision intimiste d’artistes et de techniciens du spectacle ayant dynamisé la scène française ces dix dernières années. Une atmosphère privilégiée, aux antipodes de la photo de concert conventionnelle. 

 

Je suis passionné de musique depuis mon enfance. À l’âge de dix ans, j’assiste à mon premier concert. Je suis parmi les premiers à arriver et je me dirige sans attendre dans la salle de spectacle. Devant moi, des sièges encore vides, puis, mon regard se déporte sur la scène. J’y vois des hommes et des femmes brancher des fils, manipuler des instruments, rigoler entre eux malgré la pression qui les envahit. Sans savoir pourquoi, peut-être par empathie, cela me fascine. 

 

Pendant les deux heures de concert, je n’ai guère prêté mon attention aux musiciens, mais plutôt aux techniciens et à cet endroit dont je ne connaissais pas encore la dénomination: “Les backstages”. Dans la voiture en direction de la maison, mon avenir était tout tracé, je serai photographe de coulisses. Mon objectif, permettre aux fans de découvrir l’intimité de leurs groupes préférés.

 

Plusieurs années se sont écoulées. En 2013, à la fin de mon projet sur les danseuses et danseurs du groupe Les Misfits, je suis repéré par un festival de Hip Hop sur Nantes qui me propose de couvrir la prochaine édition pendant un mois. J’ai alors 27 ans, je vais enfin pouvoir commencer ce projet tant attendu de photographe de backstages. Une trentaine de coulisses m’attendent. Ces premiers pas derrière la scène m’ont permis de rencontrer des artistes français et internationaux avec lesquels je travaille encore aujourd’hui.

Je ne fais pas de photographie juste pour prendre une photo banale d'un artiste, j'essaye de la rendre artistique, avec des cadrages soignés, des compositions recherchées, des lumières travaillées pour donner dans sa finalité un reportage de qualité et cohérent. Pour moi, le plus important est de garder une trace, un souvenir, se revoir vingt ans plus tard tout en retrouvant l'émotion, l'ambiance de l'instant photographié. Que les protagonistes puissent se rappeler des cinq minutes d'avant et d'après le cliché.

 

Ce projet prend une place importante dans ma vie de photographe, il en est même le principal, et il durera encore longtemps.