top of page

ENTRE LES MURS

Au sein de la prison pour mineurs d’Orvault, je réalise des ateliers photographiques avec des mineurs incarcérés. Après avoir compris l’énergie de la prison et créé un rapport de confiance, je réalise des clichés rares et extrêmement précieux dans un contexte hors du commun.

 

Premier contact avec des éducateurs en 2009, deux ans pour me familiariser aux conditions de l’incarcération, sans jamais avoir mis un pied dans l’établissement. Première visite et rencontre avec les jeunes en 2011, je sors de la prison bouleversé. Je reste dans la voiture trente minutes sur le parking de la prison, devant ce grand mur bétonné, me demandant si je vais avoir la force de me confronter à ce milieu. Premier atelier en 2013, les jeunes s’expriment à travers le photomontage. Le sujet de l'évasion est au cœur du propos. Certains jeunes ont tenu dix minutes, d’autres ont suivi l’ensemble du cursus. Pendant deux ans, je revois fréquemment les mêmes visages, ils sortent de prison puis y retournent rapidement, parfois avec l’intention d’avoir un endroit chaud où dormir et quelque chose à manger. Deux semaines avant la fin définitive de mes ateliers, j’obtiens enfin l’autorisation pour réaliser un reportage photographique avec les jeunes, nous sommes en juillet 2015.

 

Une expérience aussi puissante qu’ exigeante, se faire fouiller à l’entrée de la prison, entretenir des relations parfois tendues avec les mineurs incarcérés, réaliser les ateliers dos au mur, la main prête à appuyer sur le bouton d’alerte. Chaque accomplissement est réalisé dans la douleur. Avec l’impossibilité de révéler l’identité des protagonistes ou encore certains aspects de leur intimité, il a fallu composer avec le cadre de la prison. Quelques jeunes ont fini par accepter de mettre en scène leur quotidien, sans filtre. Malgré les difficultés et la pression, j’ai vécu de merveilleux instants auprès de ces “gamins”, de belles surprises qui m’ont fait tenir jusqu’au bout et continuer à transmettre et à échanger avec des publics en difficulté.

 

À la fin de ce périple, je n’ai aucun recul sur ce qui s’est passé, encore moins la volonté de diffuser mes photographies. Pourtant, je reçois de nombreuses sollicitations. S’en est suivi une exposition organisée par l’établissement pénitencier, une couverture de livre, un reportage dans un magazine trimestriel et un reportage télé.

PRISONsiteinternetLucasPerrigot-2015.jpg

ENTRE  LES MURS

bottom of page